Gentillophilie

Le livre Hommes d’Emmanuelle Richard m’a embarquée dans une longue méditation érotique sur ce que serait une masculinité fondée sur la gentillesse, le respect, le féminisme.

Dans ce livre paru à l’été 2022, Emmanuelle y explore de façon romanesque les relations sexo-affectives femmes-hommes, et peint l'horizon de ce qu'elles pourraient être dans l'horizontalité et la réciprocité, le partage et l'échange…

J’ai découvert l’écrivaine Emmanuelle Richard à la faveur de recherches documentaires. On était en 2020, et j’avais pour projet d’écrire un long-métrage pornographique dont le ou la protagoniste n’aurait plus du tout envie de sexe. Emmanuelle Richard venait quant à elle de sortir un essai littéraire : Les Corps abstinents, dans lequel elle donnait la parole « à celles et ceux qui comme elle ne [faisaient] plus l’amour. » C’est en lisant son essai que j’ai eu la joie de tomber amoureuse de son écriture. 

Emmanuelle Richard a 37 ans ; « écrire ou non est la seule question qu'elle ne s'est jamais posée ». Et tant mieux ! Elle a publié trois romans très remarqués aux éditions de l’Olivier, dont Pour la peau en 2016, récompensé par le prix Anaïs Nin et le prix Marie-Claire du roman féminin, qui raconte une passion amoureuse.

“La gentillesse est un gros turn-on chez moi”

J’ai interviewé Emmanuelle Richard pour Elle.fr. En réponse à mes questions transmises par e-mail, elle m’a envoyé ces très beaux mots :

Ce qui m’attire maintenant, ce sont les hommes tranquilles avec leur masculinité, sensibles, aptes à fonctionner dans l’égalité, pas effrayés par le désir ou le plaisir féminin, et qui acceptent leur vulnérabilité. Les hommes doux, attentifs, qui communiquent autant qu’ils écoutent. Qui assument leurs sentiments. Avec qui il est possible de co-construire le discours du désir, d’être tour à tour à l’initiative, dans une horizontalité en actes. Avec qui la tendresse est possible. La gentillesse est un gros turn-on chez moi, tout comme l’intelligence émotionnelle, un état de présence à l’autre. L’assurance calme. C’est ça pour moi, la puissance. Une forme d’ouverture sereine à l’autre. Une confiance en soi qui ne cherche pas à prendre l’ascendant.

***

Le morceau qui m’a bercée cet été est aussi un hymne à la gentillesse. Et cette fois, c’est l’œuvre d’un homme : James Eleganz.

J’ai découvert ce morceau de l’album Hôtel Augusta parce que je travaille avec James Eleganz depuis quelques mois. C’est lui qui a fait l’identité sonore de mes podcasts faits maison.

Et surtout, il a mis en son un projet qui est cher à mon cœur, et qui cherche encore des financements : Free Speech. On a trois épisodes qui sont prêts, mais avant de les diffuser, j’aimerais m’assurer la pérennité du podcast... Être sûre qu’on va pouvoir ne pas travailler à perte.

Voici le pitch de Free Speech :

On est nombreux.ses à avoir une peur irrationnelle, démesurée de prendre la parole en public. Et ces anxiétés difficiles à apprivoiser peuvent venir nous mettre des bâtons dans les roues. Je vous le promets : on peut guérir. On peut devenir un.e bon.ne orateur.ice, défendre ses idées, convaincre… avancer dans sa carrière. J’en suis la preuve ! Venez, je vous emmène à la rencontre des expert.e.s de la peur, de la timidité, du trac, du souffle, de la parole, de l’art oratoire, de la rhétorique… pour qu’enfin vous trouviez votre voix ! Elle est belle, votre voix. Elle a plein de choses à dire. Faisons-la entendre.

Les trois premiers épisodes sont des entretiens avec Camille Voisin, psychothérapeute, le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre, et Chloé Laval, avocate et ancienne secrétaire de la Conférence des Avocats du Barreau de Paris. J’ai hâte de vous les faire écouter !

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J’ai parlé de sexe avec des mecs… et j’ai été surprise !!