Comment soigner nos cœurs brisés ?
Quand on me quitte, la crise que je traverse est aiguë. Entendre qu’on ne veut plus me voir, plus me parler, qu’on ne veut plus faire l’amour avec moi, vient appuyer sur des craintes enracinées profondément : celles d’être trop ceci, pas assez cela, de ne pas être aimable. La philosophe Claire Marin pose un diagnostic sur notre douleur ; pour elle, la fin de l’aventure amoureuse nous inflige une « fracture intime ». Dans son court et beau livre « Rupture(s) », elle raconte comment la séparation met au jour une « inquiétude fondamentale, liée au vide profond que nous essayons de dissimuler ». Pour ma part, l’angoisse que je ressens est si intense, et elle se prolonge parfois si longtemps, comparée à l’importance que j’accordais à celui qui m’a quittée... qu’en plus de souffrir, je m’en veux.
Trois récits érotiques aussi excitants que féministes
Je partage avec vous trois extraits de mes écrits érotiques. Ils existent tous les trois en version plus longue, je vous dis à la fin de cet article où les trouver.
Ces films que vous ne verrez jamais, Hold up 21
En octobre est sortie ma première nouvelle dans un (très) beau livre illustré par les photos d’Abigail Aupérin initulé Hold-up 21. En voici un petit bout — dont l’idée est venue d’une conversation avec Michael Petkov-Kleiner pour son livre Le rôle fondamental du plombier dans le porno ! Dans ce livre, vous pourrez aussi lire les nouvelles de Laure Giappiconi, Romy Alizée, Maïa Mazaurette, aXelle de Sade, Camille Emmanuelle…
Mes livres d’amour féministes incontournables
Première proposition : Passion Simple, d’Annie Ernaux. Je lis ce livre régulièrement depuis que j’ai 20 ans. C'est l'histoire d'une passion ; c’est une histoire amoureuse qui est subie par l'autrice. Son esprit est colonisé par son désir pour un homme. C'est drôle pour moi de me rendre compte qu'à 20 ans, ça me parlait déjà… et en même temps, ça ne m'étonne pas ! D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été amoureuse. Une façon d'échapper à l'ennui de la routine de la vie quotidienne de l'école. Ce qui m'intéressait je pense dans ces sentiments amoureux projetés vers quelqu'un d'autre, c'était toute la stimulation que ça apportait à mon imagination, toute la part fantasmatique. Mes rêveries ont commencé à prendre un tour plus douloureux à partir du moment où elles se sont fixées sur des hommes avec qui j'ai partagé des moments charnels. L'empreinte du corps d’un autre incarne l'obsession, et la rend douloureuse dans la chair.
Pourquoi la grossophobie médicale tue
Irène Frachon par Vincent Gouriou mai 2016
Quand j’ai commencé à travailler sur le premier épisode du Serment d’Augusta, consacré à la grossophobie, la journaliste Rozenn Le Saint m’a conseillé d’aller interviewer Irène Frachon au CHU de Brest.
Irène Frachon est pneumologue, et elle est lanceuse d’alerte : c’est elle qui a dévoilé le scandale sanitaire du Médiator. En 2007, elle constate des cas récurrents d’affection cardiaque chez des patient.e.s traité.e.s par le Mediator. Elle se penche sur les liens entre la molécule et les pathologies. Les résultats confirment son hypothèse, mais tardent à être rendus publics : le médicament ne sera retiré des pharmacies qu’en 2009. Le procès contre le laboratoire Servier est en cours.
Pourquoi ce scandale sanitaire du Mediator agit-il comme un terrible révélateur de la grossophobie médicale ?
Le porno éthique, c’est quoi ?
Dans le milieu du cinéma, du porno, du clip… Dans la production d’images filmées en général, ce qui compte par-dessus tout et passe avant tout, c’est LE FILM. Dans le cinéma, on présente en modèles des réalisateurs tyranniques, qui parviennent à tirer le « meilleur » de « leurs » actrices en leur faisant subir le pire... Comme si créer des images divertissantes justifiait des comportements brutaux.
Une réalisatrice ou un réalisateur, comme tout employeur digne de ce nom, doit proposer à son équipe et à ses comédien·ne·s des conditions de travail optimales – en matière de protection de soi et de l’autre, de respect, de bienveillance.
Comment faire en sorte que l’éthique soit autant dans ce que donne à voir un film, que dans sa fabrication, sur le plateau ?
Mes recos pour du bon porno féministe
© Photo : Joegh Bullock, © Annie Sprinkle
J’ai décidé de créer des contenus sexuellement explicites parce que j’ai la foi ! Je crois que la pornographie peut être belle. Je suis convaincue que plus on montre le plaisir des femmes, la libido des femmes aussi (avec ses hauts et ses bas), plus les femmes se sentent légitimes comme sujets de désir. La variété des corps doit être montrée pour ouvrir le champ des possibles. La sexualité des femmes n’est pas une honte, elle n’est pas non plus l’endroit où devrait se nicher l’honneur des hommes. La sexualité féminine est magnifique, elle est force de vie et j’ai envie de faire passer ce message.
Si je me suis mise à faire du porno féministe, c’est parce que j’ai un combat à livrer. Et je ne suis pas seule dans ce combat ! On est plein à proposer une révolution des représentations du sexe.
Que se passe-t-il dans notre corps quand notre cœur se brise ?
Je vous emmène à la recherche de nouvelles pistes pour comprendre et agir face à cette expérience si commune (mais si mal comprise) qu’est le chagrin d’amour. Dans ce premier épisode, vous apprendrez :
ce qu’il se passe dans notre cerveau quand on vit une rupture
pourquoi ça nous fait mal physiquement, au ventre, à la poitrine, au dos…
comment notre cœur et notre corps sont liés — pourquoi la santé mentale impacte la santé physique et vice-versa
ce qu’il se passe quand le cœur se brise pour de vrai après un stress émotionnel
quels médicaments peuvent (si, si!) soigner le chagrin d’amour
et ce qu’on peut faire, nous, dans notre vie quotidienne pour aider notre cerveau à faire remonter la dopamine et l’ocytocyne
Porno & éducation sexuelle, plaidoyer pour un dialogue
C’est quoi être un bon coup ? Qui ne s’est JAMAIS posé cette question ? Moi, en tout cas, je me la suis posée.
Et c’est cette question, c’est mon besoin de m’éduquer sur le sexe, qui m’ont poussée à consulter du porno gratuit sur Internet pour la première fois à 19 ans. Dans ce porno mainstream, j’ai vu des gorges profondes, des levrettes énervées. Et j’en suis ressortie avec des complexes supplémentaires sur mon corps (pas assez de seins, de fesses) et des anxiétés de performance toutes neuves. Je me sentais bien incapable de sucer comme ça, de baiser à ce rythme-là…
Vingt ans sont passés depuis mes 19 ans… J’ai eu de longues histoires d’amour, des amants de passage, j’ai fait du porno avec mon corps, et j’ai dirigé des performers de X devant mes caméras. J’ai développé une opinion, qui n’engage que moi, sur ce que c’est que d’être un bon coup. Mon opinion c’est que ça repose sur quatre choses…
Les trois soirées de ma carte blanche à l’Étrange Festival
J’ai eu une belle rentrée. Riche en défis, en rencontres, en adrénaline. Je le dois beaucoup à l’invitation de Pascale Faure et Frédéric Temps à organiser une carte blanche à l’Étrange Festival. Au début, j’ai flippé : je suis pas assez cinéphile, je n’avais que 15 jours pour proposer une programmation alors que j’étais charrette sur mon prochain podcast sur le chagrin d’amour… et puis assez vite j’ai eu plein d’idées, et d’une soirée de carte blanche, on est passé à trois, avec des invité.e.s. Je vous fais un petit récap.
Gentillophilie
Le livre Hommes d’Emmanuelle Richard, paru en août 2022, m’avait embarquée au cours de ses pages finales dans une longue méditation érotique sur ce que serait une masculinité fondée sur la gentillesse, le respect, le féminisme. Emmanuelle y explore de façon romanesque les relations sexo-affectives femmes-hommes, et peint l'horizon de ce qu'elles pourraient être dans l'horizontalité et la réciprocité, le partage et l'échange…
Le morceau qui m’a bercée cet été est aussi un hymne à la gentillesse : Kindness in me. Et cette fois, c’est l’œuvre d’un homme : James Eleganz.
J’ai parlé de sexe avec des mecs… et j’ai été surprise !!
Anaïs Carayon, directrice de rédaction d’Urbania France, est une chouette personne qui soutient mes projets depuis notre rencontre à Montréal en novembre 2022. Grâce à elle, mon podcast Chagrin d’amour, dont je vous ai parlé sur Instagram, a été produit par Urbania France (il sort en octobre !). C’est donc Anaïs qui m’a proposé ce format de micro trottoir, j’ai répondu un OUI enthousiaste, et j’ai préparé mes questions.
Grossophobie à l’hôpital
“Raconter l'histoire de mon corps, c'est vous parler de ma honte, ma honte devant mon apparence, ma faiblesse, devant le fait qu'il soit en mon pouvoir de changer mon corps et de ne pourtant pas le changer, année après année.” Hunger, Roxane Gay.
De ma propre grossophobie
Roxane Gay est américaine, noire, en situation d’obésité massive. Dans Hunger, elle retrace l’histoire de son corps indocile, subversif. Son livre a marqué un jalon dans ma prise de conscience de ma propre grossophobie. Je me suis rappelé m'être moquée de ma voisine très ronde, qui vivait dans une petite chambre de bonne. Je me suis rappelé avoir adoré Wall-E. Et puis je me suis aussi rappelé toutes les fois où j’ai aussi fait preuve de grossophobie vis-à-vis de moi-même. Alors que mon corps était dans la norme, je m’en suis beaucoup voulu quand je prenais 5, 10 kilos, j’ai fait des régimes drastiques… Je me suis détestée.
Je ne suis pas seule à avoir ce biais. La grossophobie est si répandue, qu’on la décèle même chez les jeunes enfants. Presque 50% des filles de 3 à 6 ans ont peur d’être grosses…