Une dernière fois

On passe des mois, voire des années à se préparer à sa première fois. Pourquoi pas à sa dernière ? Salomé est une femme épanouie de 69 ans, qui refuse de vieillir plus avant dans cette société qui fait aussi peu attention aux personnes âgées. Elle a programmé le moment de sa mort. Le sexe a toujours eu une importance capitale pour elle. En attendant son départ, elle se consacre donc à prévoir la dernière fois qu’elle fera l’amour. Sous l’œil complice de la caméra de Sandra, elle organise chez elle un casting de prétendant.e.s et de prétendants…

Le manifeste d’Une dernière fois

Il y a le film fini, et nous en sommes fièr.e.s. Mais il y a aussi ce sentiment que la vérité est un peu ailleurs. Il y a pourquoi on a fait ce film, avec qui, et comment. Il y a tout le cheminement et les espoirs placés dedans. Une dernière fois est un film X, un film petit budget, un film ambitieux, mais surtout, c’est un film engagé. Un film manifeste. 

Un film de femmes

… écrit par deux femmes, porté avec passion par une productrice et une réalisatrice, et concrétisé grâce à l’engagement d’une équipe 60% féminine. Le cinéma en général, et le porno en particulier, ont besoin des femmes pour évoluer positivement. Poser un regard “female gaze” sur le sexe est rare, dans ces industries.  

Un film inclusif

… devant et derrière la caméra. À l’image, vous verrez des corps de toutes les couleurs, tailles, formes, des corps jeunes et âgés, valides et non valides. La beauté se trouve dans la diversité, pas dans la standardisation.

Un film décomplexé

… qui se contrefiche de la performance. Pas de scénario phallocentré, le plaisir féminin est montré comme il est dans la vraie vie : parfois avec pénétration, parfois sans, parfois avec orgasme, et parfois pas. L’alchimie n’est pas toujours au rendez-vous. Le consentement explicite, si. 

Un film anti-sexiste et anti-raciste

… qui prend le contrepied des stéréotypes de genre et de race trop fréquents dans les films X. Et les films tout courts.

Un film fait avec fierté

… qui prend son genre cinématographique au sérieux, et qui refuse d’être tourné hâtivement ou au rabais. Le sexe, c’est beau, c’est la vie ! Et ça mérite d’être filmé avec autant de soin et d’amour que n’importe quelle autre histoire. 

Un film éthique

… qui veille à ce que les conditions de travail soient optimales. Salaires équitables, scènes de sexe définies et discutées avec la plus grande précision en amont, horaires de tournage respectueux, création de formulaires de consentement pour chaque membre du cast, et présence d’une coordinatrice d’intimité sur le tournage, et tout au long de la production sont quelques unes des mesures que nous avons mises en place pour donner vie à ce film.

Un film qui met le consentement en son cœur

Pourquoi le film Une dernière fois est-il marqué par le consentement ?

Comment faire un film qui parle de sexe et qui montre du sexe non simulé, sans inscrire en son cœur la question du consentement ? 

Le sujet du consentement traverse le film. Les actes sexuels qui y sont représentés sont négociés, à l’écran, entre les personnages : les prétendants de Salomé lui demandent son autorisation avant de la toucher, de l’embrasser, de la pénétrer. Salomé exprime clairement ses limites. Quand ça lui fait mal, ou quand ça l’ennuie, elle le dit. Parce que si des personnes essaient de reproduire ce qu’elles voient dans les films porno… autant montrer qu’un consentement explicite est sexy, fluide et naturel. 

Au-delà de ce que le film donne à voir, la pré-production d’Une dernière fois a été l’occasion de repenser et de formaliser le processus de négociation du consentement entre les performers.

C’est, à notre connaissance, une première sur un tournage de porno : nous avons créé un formulaire de consentement très complet, qui rappelle que tourner dans un porno peut être stigmatisant. Qui énonce les droits des performers selon l’Adult Performer Advocacy Committee et Intimacy Directors UK. Qui récapitule de façon très précise les actes sexuels inclus dans le script du film. Qui permet aux performers d’indiquer précisément, grâce à des schémas, les parties de leurs corps qu’ils et elles veulent bien montrer à l’image, et celles qu’ils et elles préfèrent qu’on ne touche pas. Et qui propose un QCM inspiré du BDSM, pour offrir une base de conversation structurée aux co-performers sur leurs limites et préférences. 

Autre première, à notre connaissance, sur un tournage de film porno ; nous avons mis en place un poste de coordinatrice d’intimité.

C’est Lélé O, qui a une pratique très bienveillante, fondée sur l’écoute de soi dans ses performances porno, qui a endossé ce rôle crucial. Lélé a proposé à chaque membre du cast bien en amont du tournage des entretiens. Elle s’est rendue disponible pour les performers à tout moment, afin qu’ils et elles puissent lui soumettre leur moindre hésitation ou inquiétude. Elle a été présente sur le plateau lors du tournage de chaque scène intime, afin que les performers puissent lui faire signe en cas d’inconfort. Et elle a offert son écoute à la fin du tournage, afin d’assurer un suivi si nécessaire.  

Cast

Salomé : Brigitte LAHAIE

La voix de Sandra : Alexandra CISMONDI

Jérôme : Arsène LACLOS

JB : Philippe SIVY

Guy : Francis MISCHKIND

Max : Joss LESCAF

Fleur : MISUNGUI

Michaël : Rico SIMMONS

Sandra : Heidi SWITCH

Productrice : Géraldine NOUGUÈS

Réalisatrice : Olympe De Gê

Tournage

1ère assistante réalisatrice : Morgane BERTIN

Scripte : Mélina MACIO

Directeur de la photographie : Kevin KLEIN

1ère assistante opérateur : Laurence HEINTZ

Cheffe électricienne : Clémence WARNIER

Photographe de plateau : Laure BOURDON ZARADER

Cheffe-opératrice son : Louise ABBOU

Décoration : Cannelle BEGOUG, Clémence JANESKY

Cheffe costumière – maquilleuse – coiffeuse : Mélodie GIRAUD

Renfort HMC : Axelle JÉRINA

Coordinatrice d’intimité : Lélé O

Formulaires de consentement : Karl KUNT  & Olympe De G.

Direction de production : Géraldine NOUGUÈS, Patrick DAVID

Régisseuse générale : Lisa TRUCHASSOUT

Chef cuisinier *** : Eudes BOULLIE

POST-PRODUCTION

Montage : Louis MACERA, Aurélie CAUCHY

Directeur de post-production : François NABOS

Assistante post-production : Célia CHOQUE QUISPE

Cheffe monteuse son : Flavia CORDEY

Bruiteuse : Mélia Roger

Mixeur : Armin REILAND

Assistant monteuse son : Clément CLAUDE

Effets Visuels : Cyprien NOZIÈRES

Etalonneur : Reda BERBAR

Graphismes : Karl KUNT

Typographie : Voltaire par Yvonne SCHÜTTLER

Musique

Musique originale : JB HANAK avec la participation de Cédric HANAK et Zoé WOLF

Merci

Karl Kunt, qui a vécu au rythme du film plus d’un an et y a contribué à tous les stades du projet, ma maman, pour ses relectures, Pierre Gouze, qui n’avait sans doute jamais pensé qu’il contribuerait au financement d’un film porno féministe, Ipséité, pour la beauté de ses œuvres originales, Dorothée pour son soutien inébranlable dans toutes mes folles croisades, Géraldine et Alexandra, qui ont porté ce film envers et contre tout, toute l’équipe de tournage, avec qui j’ai vécu un moment intense et émouvant, le cast tout entier dont la confiance me met des larmes aux yeux, Brigitte, devant qui je continue de me sentir toute petite, Jean-Baptiste Hanak pour son enthousiasme et son énergie intarissables au fil des ans, Lélé O, d’avoir pleuré avec moi quand c’était difficile et bouleversant, Elvire, ma courageuse et géniale marraine d’activisme, d’Instagram et de crowdfunding, Jamil d’avoir été avec nous dès le tout début, malgré des vents contraires, Louis qui a été un monteur mais aussi un allié encourageant et passionné — et nous a retiré plus une épine du pied. Et puis merci à mes ami.e.s Virginie et Magali, Béné et Fanny, Yasemin et Safiyyah, Julien et Julien, Koyote, Anna, Ibou, Liem, Jan et Jan, qui m’ont connue avant mon engagement dans le féminisme pro-sexe et ont su comprendre et sympathiser avec ma démarche. Merci aussi bien sûr à toutes celles et ceux que j’oublie et qui j’espère me le pardonneront. Enfin, merci à la communauté qui me suit, me soutient — y compris financièrement — et m’envoie des mots qui me vont droit au cœur sur les réseaux sociaux.

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Don’t call me a dick